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immédiate départure
nov30
Mon grand-père : ce héros
Publié le novembre
30, 2013 par lavieest1roman
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La corrélation se fait immédiate à la lecture du
titre. Pour vous aussi ?
En partant, notamment, pour une petite épopée du
côté du général-comte Hugo. Cet officier dans les armées de
Napoléon 1er, lors de la conquête d’Espagne qui a
inspiré « après la bataille ». « O souvenirs ! Printemps !
Aurore ! ». Nous pourrions rester contemplatifs longtemps sur
l’œuvre entière de l’éminent Victor… J’ai fait le choix de
vous parler aujourd’hui du premier livre de Nicole Nonin Grau, «
Mon grand-père : ce héros », publié aux Editions du Panthéon. Un
roman mémorial, où l’auteur guide le lecteur au moyen d’une
écriture juste, passionnée et profonde.
Eugène
Nonin est né dans le Berry. Il monte à Paris, y fait carrière et
se marie avec Suzanne. Il a pour unique objectif de construire sa
vie. L’homme est intelligent et devient un soldat « sans le
vouloir ». Un obus fauche ce sergent-major à Beaumont-sur-Vesle le
25 mai 1916. Grièvement blessé à la colonne vertébrale, il meurt
après seize jours d’agonie. Il laisse derrière lui une femme et
deux orphelins. Quelques fragments de vie et des mots qui pèsent…
Sa petite fille Nicole, raconte avec émotion et sincérité
l’absurdité de cette horreur sans nom. Eugène est un héros
malgré lui, comme tous ces hommes disparus dans l’illogisme de la
Grande Guerre. L’auteur dresse un portrait poétique de son
grand-père. « Ce destin tragique fera de mon grand-père un héros
inscrit au panthéon des « oubliés » comme tant d’autres ». Le
ton est donné. L’auteur entre en immersion dès l’introduction
de l’ouvrage, dans la vie de son ancêtre qu’elle n’a pas
connu. Ce récit est d’une très grande qualité, beaucoup de
références historiques, un journal qui décrit l’enfer au jour le
jour. C’est un vrai cadeau, au fil des mots et de l’histoire, il
donne une connaissance de la guerre que seuls ceux qui l’on faite,
vécue, peuvent avoir. Il présente aux générations futures une
image claire de ce conflit mondial, sans poussée au noir, ni
flatterie.
Extraits :
"Onze ans après la défaite de 1870 contre la
Prusse, des bataillons scolaires sont organisés. Les enfants dès 12
ans sont élevés dans la haine du "boche". Eugène va
naitre trois ans plus tard en Berry". "Eugène (…)
effectue son service militaire sous le matricule 5329 où il entre
comme 2e classe. En 1895, il deviendra caporal puis
sergent pourrier en 1896 et (…) à la suite sergent-major. Pendant
cet intervalle, il montera à Paris. (…) En cette époque encore
joyeuse, une exposition chasse l’autre. L’Exposition universelle
de 1900 s’annonce". "Suzanne est née à Paris dans le
vaste appartement situé au dessus de la brasserie. (…) Des yeux
verts, une chevelure épaisse et brune remontée en chignon".
Des fiançailles suivent et Eugène reçoit ce bonheur tout neuf. "Il
se prend à aimer Paris et ne peut s’empêcher de penser qu’il a
ici de bonnes cartes en mains. (…) Le 12 avril 1904 le mariage
s’annonce. (…) Ils se marient dans le Xe arrondissement, il a 31
ans et Suzanne 22 ans". Deux enfants naitront à la suite de
leur union. "De bouche à oreille et d’un journal à l’autre,
des informations de plus en plus sombres circulent (…), on peut
donc lire : le 28 juin 1914, l’Archiduc François Ferdinand (…),
C’est la guerre (…), Le poilu Eugène Nonin est incorporé dans
l’infanterie (…), Il n’y a en pas pour longtemps, j’écrirai
souvent et protège les enfants". "S’en sortir : s’en
sortir coûte que coûte. Ces mots cimentent la détermination des
poilus et tourmentent leurs cerveaux. (…) Il est assoiffé, il
regarde autour de lui. Il interroge le ciel, mais il ne pleut pas. Il
faudrait seulement une ondée (…) En avant ! En avant ! Montez (…),
le sergent-major Eugène Nonin a pris l’assaut au commandement.
C’est l’attaque de trop". "D’un seul déplacement
incontrôlé, elle s’agenouille à côté du lit où se trouve
Eugène puis s’assoit (…), oui c’est elle (…), leur bonheur
est immense et les submerge".
« Adieu la vie, adieu l’amour
Adieu toutes les femmes
C’est bien fini, c’est pour toujours
De cette guerre infâme
C’est à Craonne, sur le plateau.
Qu’on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous des condamnés.
C’est nous les sacrifiés »
(Chanson de Craonne)
Ce bel ouvrage de Nicole Nonin Grau intervient après
une carrière administrative et deux années de reportage en
Normandie. Il est l’aboutissement d’un long passé d’amour de
l’écriture et de la poésie.
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